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La Trilogie babylonienne

de Sébastien DOUBINSKY

La Trilogie babylonienne

Prix éditeur : 20,30 €

Collection : JOËLLE LOSFELD

Éditeur : JOËLLE LOSFELD

EAN : 9782072453250

Parution : 6 octobre 2011

Pagination : 216 p.

Poids : 289 g.

Neuf 20,30 €

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Coup de cœur

Visite échevelée d'une moderne Babylone, au montage serré, où les destins tourbillonnent avec une sombre joie.

Ce triptyque de 2009 de Sébastien Doubinsky (dont la première partie, La naissance de la télévision selon le Bouddha, avait été publiée en 1995) nous plonge au cœur d'une moderne Babylone, dont un montage serré de plans vifs nous révèle rapidement les facettes : sauvage guerre humanitaire en Asie, criminalité galopante, concurrence exacerbée entre médias pour la chaleur du scoop, persistance des rêves et des aspirations malgré la déliquescence,... Comme si la substance du Tous à Zanzibar de Brunner avait été filtrée, condensée et épurée pour parvenir à son essence...

Ils leur avaient dit :
- Nous allons défendre les valeurs essentielles de notre culture. Nous allons combattre pour les intérêts économiques majeures de l'Occident. Nous allons combattre pour le droit d'avoir des boissons gazeuses dans nos frigidaires, et de l'essence dans les réservoirs de nos voitures.
Non, en fait, ils ne l'avaient pas vraiment dit comme ça, mais personne n'était dupe. Enfin, pas lui, en tout cas. Les dés étaient pipés depuis le début. Que lui restait-il à faire d'autre, sinon compter ?
Il avait inventé de nouvelles équations, avec de multiples paramètres entrant en ligne de compte : la durée des missions, la distance des cibles, le nombre de corps divisé par le temps passé sur le terrain d'opérations... Il avait des chiffres. Il avait des diagrammes. Tout cela était perdu maintenant, brûlé avec son sac à dos par les balles au phosphore. S'il était resté encore un peu là-bas, il aurait pu commencer à tirer les conclusions de son travail... Un an de patience, à relever systématiquement toutes les données auxquelles il avait directement accès - et pour cause ! -, un an de perdu en quelques secondes. Seule l'absurdité de tout cela demeurait à présent.


C'est en extrayant quelques personnages choisis au sein du bourbier que les deux parties nouvelles, Taureau jaune (où un serial killer est pourchassé par un commissaire prodige, fatigué, mais comme "aidé" par les rêves d'un Tim Powers sous amphétamines) et Les jardins de Babylone (où le statut marchandisé ultime de la littérature et de l'assassinat légalisé donnent les deux clés manquantes et provisoirement finales), nous permettent d'atteindre une vision totale de cette société abyssale, pourtant simple "développement" de la nôtre.

Aujourd'hui, c'étaient plutôt les ouvrages d'anthropologie et de philosophie qui l'attiraient. D'autres poèmes, d'autres mystères cristallisés autour du jeu des questions et des réponses... Mais Valentino était un bon poète, et il vivait selon les contraintes obscures de sa passion.
Tout avait un sens, selon lui. Les mots avaient un rôle crucial, séparant, divisant le monde entre le bien et le mal et définissant l'écart entre ces parallèles. C'était, selon lui, la mission commune aux écrivains et aux policiers. Il écrivait des tas de choses là-dessus et, franchement, il semblait obsédé par ce thème.
C'étaient de bons poèmes malgré tout, même s'ils ne changeraient jamais rien à ce foutu monde. À vrai dire, c'était cela que Ratner respectait le plus chez son jeune partenaire : son attachement à une passion inutile.
Cela demandait du courage, de nos jours.


Le propos est servi par une écriture serrée, subtilement ironique, jouant avec les angles de vue autant qu'avec un personnage de narrateur pirandellien, et au total plutôt éblouissante.

Coup de cœur

 

Coup de cœur

 

Quatrième de couverture

Cette trilogie, à mi-chemin du polar et du roman réaliste, invite à une réflexion sur le sens de la vie, la quête de l'amour et l'impact des médias dont la folie est le moteur. Tous les protagonistes vivent à Babylone, ville où tout est possible, même l'impossible. Ainsi on y croise un soldat déprimé, un journaliste sadique, un chien bizarre, un écrivain en devenir, un commissaire dépressif, un tueur à gages, une strip-teaseuse et un poète. Mais la question lancinante qui traverse ce roman reste : que peuvent bien avoir de commun tous ces personnages ? C'est avec une sensualité hautement suggestive que l'auteur apporte des réponses.

Sébastien Doubinsky est né en 1963 à Paris. Il enseigne actuellement à l'université d'Aarhus au Danemark où il réside. Il est l'auteur d'une dizaine de romans, recueils de nouvelles et poèmes parus dans diverses maisons d'édition. Il écrit aussi bien en français (Quién es ?, Éditions Joëlle Losfeld, 2010) qu'en anglais, comme ce fut le cas de La trilogie babylonienne, publié initialement en Angleterre en 2009.

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