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Palais de glace

de Tarjei VESAAS

Palais de glace

Prix éditeur : 5,90 €

Collection : GF-Flammarion

Éditeur : GARNIER-FLAMMARION

EAN : 9782080704238

Parution : 7 janvier 1993

Pagination : 190 p.

Poids : 181 g.

Coup de cœur

Siss et Unn sont deux petites filles qui se découvrent liées par une amitié trouble. Un matin, Unn fait l'école buissonnière et disparaît, alors que les premières neiges commencent à tomber. Je ne gâcherai pas un suspense à couper le souffle en vous apprenant qu'Unn meurt. Sans doute. Comme beaucoup de choses dans ce roman, le mot n'est pas vraiment prononcé, on ne sait pas, et pourtant on sait quand même...

La majeure partie de l'histoire, c'est après. Siss doit continuer à vivre, retourner à l'école, supporter le regard étrange de ses parents. Siss en veut à tout le monde : à elle-même qui vit toujours, à ses parents qui veulent la tirer de ses obsessions un peu morbides, à ses camarades de classe et aux gens du village qui ont l'air d'avoir baissé les bras et oublié son amie, alors qu'on n 'a toujours pas retrouvé le corps...

La grande puissance du roman tient dans la capacité de l'auteur à maintenir des scènes entières sur le fil du rasoir, à faire sentir que quelque chose cloche, sans qu'on ait d'éléments tangibles pour étayer ce sentiment, ni confirmer ou infirmer cette impression.

Pour exemple une des premières scènes du roman, qui réunit les deux gamines : ça déborde de sensualité, un truc trouble, qui n'est qu'à peine esquissé mais qui imprègne réellement leur rencontre, sans qu'à aucun moment on puisse clairement se prononcer sur cette relation.

Le troisième protagoniste de ce roman, c'est le palais de glace, espèce de monstruosité naturelle née du gel et d'une cascade. La description du palais de glace est un autre tour de force : on voit le palais tel qui doit être - une forme étrange telle que peut en créer la nature -  et tel que le voit Unn - palais de contes de fées, probablement habité, avec des salles à thème. Et la tension nait de l'insterstice entre ces images superposées. Parce que la petite fille court d'une salle à l'autre, alors que cascade est là, le grondement de l'eau, le froid, et on sait que quelque chose ne va pas, qu'une fin tragique est imminente et cette fin n'arrive pas. Et c'est sur ce fil que l'auteur nous fait danser durant tout le roman, pour quelque sentiment que ce soit : peur, sensualité, tristesse...

 

 

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