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Le livre de Jon

de Eleni SIKELIANOS

Le livre de Jon

Prix éditeur : 17,00 €

Collection : ACTES SUD

Éditeur : ACTES SUD

EAN : 9782330006150

Parution : 2 mai 2012

Poids : 117 g.

Neuf 17,00 €

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Coup de coeur de Charybde 2

Une extraordinaire construction de tendresse complexe à l'adresse d'un père héroïnomane décédé.

Véritable révélation que ce récit poétique autobiographique, publié en 2004, et traduit en français par Claro en 2012, que l'écrivaine américaine d'origine grecque Eleni Sikelianos consacre à son père, Jon.

Dans une forme magnifique, même si elle peut dérouter par moments, faite de fragments, de scènes quasi-théâtrales reconstruites, de bribes de poèmes, de souvenirs désenchantés ou ré-enchantés, l'auteur nous fait partager, sans jugement et avec une complexe tendresse, le souvenir de son père, héroïnomane, malade, vagabond, absent et présent à la fois...

Une expérience d'une rare profondeur et d'une beauté vraiment singulière, et un coup de cœur immédiat.

"Ces histoires ne seront pas cousues pour former une couverture sans la moindre couture, susceptible de recouvrir les traces de cette famille. Dans ce récit, toutes les failles sont visibles, elles saillent telles des cicatrices, elles cèdent aux coutures ou n'ont tout simplement jamais été rapiécées. Ce fil-ci (la vie de mon père à quinze ans à Lausanne), ce fil-là (la vie de mon grand-père à seize ans à Delphes), se défont et se tordent en autant de lignes sinueuses sur des cartes géographiques magnifiquement colorées qui s'arrachent aux frontières et se dévident dans l'éther. Il n'y a plus rien sur la carte, juste quelques noms ici et là, et des gerbes de couleurs."

"Les marques sombres
un peu partout ici
sont des ombres ; les ombres sont les agences
qui permettent aux yeux de savoir qu'un monde
a une forme. Nous avançons
parmi les couleurs. En regardant, j'ai appris le vol &
la fraude, que le bleu peut
feindre le bleu."

"POÈME INACHEVÉ QUI S'EFFORCE DE S'ÉCRIRE COMME SI JON L'ÉCRIVAIT

Hé, caballero, ai-je dit
au moineau
à la gorge enchantée
qui dansait sur les quais
de la Seine
escroc de caballero voleur de miettes

Ay, compañero
ai-je dit au moineau
espèce de petit danseur fainéant
reluquant des miettes de gâteau
toute la matinée
sans m'offrir une seule
des plumes de ta robe sale

Hé, caballero, viens"

 

[...et Charybde 1 approuve...]

Quatrième de couverture

"Quand le directeur de l'hôtel, Amir, a ouvert la porte de la chambre 172 le 7 janvier, il a trouvé mon père sur le sol, - "endormi". Dans une enveloppe en papier kraft se trouve l'argent qu'avait alors mon père sur lui, avec dessus le montant inscrit au crayon : 11,42 $. Ce sont là les choses que possédait mon père au dernier jour de sa vie. Pas de portefeuille. Pas de photon. Pas d'adresse ale domicile." En écrivant sur son père, Jon, héroïnomane impénitent, prématurément mort d'overdose une nuit dans un motel d'Albuquerque, Eleni Sikelianos s'attache à reconstituer le portrait, nécessairement lacunaire, de celui qui, "trou noir" dans la galaxie familiale, inscrivit l'absence et le manque au coeur de son existence. 
Mais aussi l'émerveillement, la différence, le désir d'art. Et l'ailleurs. Qui tous enseignent qu'il faut maintes versions de l'histoire d'une vie avant de prétendre la connaître, que l'intermittence est une manière d'être au monde et qu'il faut essayer de très nombreux mots avant d'être en mesure ale proférer et d'assumer celui d'amour.

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