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Le portique du front de mer

de Manuel CANDRE

Le portique du front de mer

Prix éditeur : 15,90 €

Collection : JOËLLE LOSFELD

Éditeur : JOËLLE LOSFELD

EAN : 9782072528408

Parution : 16 janvier 2014

Pagination : 160 p.

Poids : 187 g.

Coup de coeur de Charybde 7

Dans la station balnéaire de R., «tombée en désuétude bien que d’inspiration moderne», les journées de M., le narrateur, et de ses amis, Joao, Ray Mayo et Lucio, semblent s’enliser dans des heures trop chaudes, dans un espace connu qui brutalement se dissout, entre l’océan et le désert dont soudain semblent sourdre des menaces diffuses.

Accablés de chaleur, ils partent dans le désert chasser les raies des sables, et se retrouvent en ville, égarés et flottants, se rassemblant toujours au café «Zanzibar», devant des bières et des fritures de poulpe – le seul espace familier et stable du récit. A l'instar des mirages aux apparitions de plus en plus fréquentes aux limites de la ville, dont ils sont les témoins, les projets de M. - écrire, lancer une revue de poésies électroniques – lui coulent entre les doigts comme des poignées de sable.

«J’ai l’écho diffus d’une anesthésie qui me gagne moi aussi pas à pas. Je ne sens pas que quelque chose est tapi qui va découdre l’univers plaque à plaque.»

Visions nées de la rencontre avec «Vermilion Sands» de James Graham Ballard, Manuel Candré fait se lever dans ses lignes un univers aux dimensions instables, une succession de somptueuses peintures mentales. Et dans l’égarement de ces rêves éveillés, même les couleurs du monde semblent désorientées.

«J’ouvre les rideaux, éloignant les pans jumeaux, et prends aussitôt le souffle mandarine en secousses alternées. La pièce – je me retourne à cet instant après avoir récupéré – baigne en majesté pourrie. Je regarde par la fenêtre, les arbres, tout a pris la couleur de l’air saturé. Au loin, l’océan tire sur le violet, respire calmement son chant sombre.»

Il faut accepter de s’abandonner à cette narration hypnotique. "Le portique du front de mer" semble se dissoudre dans sa propre lecture, un livre évanescent, semblable à un mirage.

«J’entends le vent. Mes amis. Ils sont encore là pour la plupart. Mais ils vont bien finir par disparaître car c’est ce que je fais toujours. Je fais disparaître mes amis. Je les dissous dans des récits. En posant des univers que je regarde s’effondrer.»

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