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L'Éducation de Stony Mayhall

de Daryl GREGORY

L'Éducation de Stony Mayhall

Prix éditeur : 23,00 €

Collection : LE BÉLIAL'

Éditeur : LE BÉLIAL'

EAN : 9782843441288

Parution : 28 août 2014

Pagination : 448 p.

Façonnage : cousu

Poids : 546 g.

Coup de coeur de Charybde 1

En 1968, quand sort La nuit des morts vivants de Romero, il s'agit d'un documentaire sur les premiers événements. La propagation d'une infection zombie a commencé, grosse secousse pour l'Amérique, mais l'Armée a tout brûlé et l'humanité se remet lentement. Les MV sont traqués et brûlés, les vivants qui les aident, souvent des proches, emprisonnés sans procès. Les campagnes médias se succèdent pour alimenter la parano et s'assurer que les gens se souviennent du choc.
 
1970, Iowa. Wanda Mayhall trouve une jeune morte au bord de la route, tenant un bébé dans ses bras, mort lui aussi. Mais le petit mort bouge. Wanda a beau savoir qu'elle ne peut pas le garder sans mettre en danger ses voisins, ses filles et elle, elle ne peut pas non plus l'abandonner ou le livrer aux "Fossoyeurs". C'est le début de l'histoire de Stony Mayhall, le bébé mort qui a su grandir.
 
Daryl Gregory ne perd pas de temps avec les clichés du genre : ils sont clairement présents mais hors champ. Connivence avec un lecteur qui les connait forcément par coeur : "Nous avons maté et kiffé  les mêmes toiles" semble nous dire l'auteur, "regardons plutôt ce qui n'y est pas".
En effet, loin des effets pyrotechniques, le roman évoque cette Amérique qu'on connait bien, entre parano et fascination. Celle du Chemin de fer clandestin, celle de Guantanamo et du Patriot Act. Celle qui sait si bien tracer une ligne entre les vrais citoyens et les autres. Car si tous les MV se définissent par rapport à la morsure, tous les vivants se définissent par rapport à la menace : curiosité insatiable, racisme ordinaire, soutien, terreur, violence...
 
Les morts vivants de Daryl Gregory sont impossibles : aucune radiation, aucune bactérie, aucun virus ne peux expliquer le phénomène. Et plus l'on cherche, plus on bute sur l'inexplicable. Stony s'acharne à repousser ses limites, pendant que la rumeur enfle chez les MV : il paraît que Stony est un miracle, il paraît qu'il a grandi, ce serait lui le messie que tous attendent. Nativité zombie pour Apocalypse en gestation. Et la résistance MV a beau être organisée, elle n'en est pas moins divisée : divergences d'objectifs, de moyens, de définition. Au sein des querelles politiques et religieuses, Stony représente un enjeu majeur.
 
L'éducation de Stony Mayhall passe de l'humour au désespoir, de l'amertume à la paix. Les personnages, fouillés et attachants, évoluent dans des situations complexes où la "bonne solution" n'existe pas. De la très belle littérature, intelligente et bouleversante.

Coup de coeur de Charybde 1

Le choix de Charybde 1 : du rire et des larmes

Le septième jour de Yu Hua : une errance de sept jours dans les limbes pour un homme fraîchement décédé ; sept jours de drames, d'une tristesse touchante et d'humour noir.

La révolte des cafards d'Oscar Zeta Acosta : l'engagement progressif et tumultueux de Buffalo Brown aux côtés des mouvements chicanos des années 60. Dans la lignée d'un Hunter Thompson, foutraque, déjanté, méchant.

 

Le choix de Charybde 2 : poin-tu !

Icecolor d'Emmanuel Ruben : un texte décisif, puissant et beau, une lecture indispensable pour qui aime l’esthétique politique servie par une écriture exceptionnelle.

Tout passe de Gabriel Josipovici : soixante pages de grandeur pudique, la belle et terrible solitude de l'intellectuel.

 

Le choix de Charybde 3 : voyager loin

L'affaire des vivants de Christian Chavassieux : un très bel hommage au roman du 19e siècle, superbement écrit, et avec des personnages attachants. Un vrai bon roman populaire, dans le sens noble du terme.

Eloge des voyages insensés de Vassili Golovanov : une splendide quête intérieure, sur fond de paysages à tomber par terre. Un récit de voyage extraordinaire et extrêmement émouvant.

 

Le choix de Charybde 4 : futur et morts-vivants

L'éducation de Stony Mayhall de Daryl Gregory : du zombie comme jamais vous n'en avez lu, un roman subtil, nuancé, émouvant. Qui l'eût crû ?

La fille flûte de Paolo Bacigalupi : de l'excellente science-fiction prospective !

 

Le choix de Charybde 7 : humour et émotion

L’ours est un écrivain comme les autres de William Kotzwinkle : une satire du milieu littéraire, des relations publiques et de la publicité, qui tourne en dérision de manière hilarante les obsessions narcissiques, de l’argent et de la célébrité de l’Amérique contemporaine.

Lanark d'Alasdair Gray : un livre qui se voit autant qu'il se lit, une tour de Babel de styles et d'émotions, un livre alternativement passionnant, désespérant, déroutant et fascinant.

 

Et Charybde au complet vous rappelle que les chefs d’œuvre font toujours plaisir, comme Victus d'Albert Sanchez PinolConfiteor de Jaume CabreManituana de Wu Ming ou encore Les soldats de la mer d'Yves et Ada Rémy.

Quatrième de couverture

« En général, ça finit avec la Dernière Fille, l’unique survivante : une jeune femme en débardeur éclaboussé de sang. Elle lâche sa tronçonneuse, son fusil à canon scié, son pied-de-biche [...] et sort en titubant d’une vieille maison. [...] L’aube rougeoie sur l’horizon et les goules ont été vaincues (pour le moment, parce que les happy ends ne durent jamais). Peut-être que d’autres survivants finissent par la retrouver et l’emmènent dans une enclave, une forteresse grouillant de soldats, ou à tout le moins de civils bardés de flingues, lesquels la protégeront jusqu’au deuxième volet. Peut-être que cette enclave est située à Easterly, Iowa, à environ cent kilomètres au nord-ouest des ruines de Des Moines. Peut-être que la fille s’appelle Ruby... »

Stony a trois sœurs : Alice, Chelsea, Junie. Et sa mère Wanda, qui l’aime plus que tout. Sans oublier Kwang, son copain de toujours, persuadé que Stony possède un superpouvoir. Parce que Stony est insensible aux flèches que son ami lui plante dans le ventre histoire de rigoler... Il faut dire que Stony ne respire pas. Ne mange pas vraiment. Ne dort jamais. Et pourtant il grandit. Stony ignore ce qu’il est. Il n’a pas pris la mesure de son réel pouvoir. Ça viendra. Reste une interrogation : y en a-t-il d’autres comme lui ? La réponse à cette question emportera tout dans son sillage...

« Lisez ce livre comme une parabole politique mordante ; comme une allégorie religieuse chargée d’ironie ; comme une approche goguenarde de l’altérité ; comme une habile méditation sur le mystère, les limites de la chair ; comme l’un des meilleurs romans de genre de l’année — mais avant tout, lisez-le ! » (James Morrow)

L’Éducation de Stony Mayhall est le premier roman de Daryl Gregory publié en français.

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