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Aniara, une odyssée de l'espace

de Harry (Edmund) MARTINSON

Aniara, une odyssée de l'espace

Prix éditeur : 16,30 €

Collection : Marginales

Éditeur : AGONE

EAN : 9782748900286

Parution : 20 septembre 2004

Pagination : 152 p.

Poids : 240 g.

Quatrième de couverture

Près de Daisi je vais quêter l'ultime consolation, c'est la dernière femme à savoir parler la belle langue de Dorisburg et moi le dernier homme à comprendre ce que Daisi gazouille dans l'argot de Dorisburg : « Viens m'bercer loyde et fancie, lance-t-elle, go daurme en vancie et rame guérie en dondelle, mon déide est gandeur, j'suis vlamme et gondelle, et vepte en taris, clande en delde et yondelle. » Et moi qui sais que Dorisburg a été anéantie pour toujours, je laisse Daisi être celle qu'elle est. Il ne sert à rien de rompre le charme que seule Daisi a perpétué sans s'en soucier, au point que, tordue de lubricité et d'insouciance, sur sa couche, après la danse, elle ne se doute pas que depuis quelques heures elle est la veuve de la cité de Dorisburg. Et moi qui fuis la halle de la mima, je supplie ses bras salvateurs de m'accueillir, je demande à pénétrer dans un sexe velu où la glaciale certitude de la mort n'existe plus. Dans les halles de Mima la vie s'attarde encore, les vallées de Doris vivent dans le ventre de Daisi lorsque, l'un dans l'autre, sans froid ni embarras, nous oublions les espaces qui cernent Aniara. Les cent trois chants de cette épopée nous invitent au dernier voyage de l'humanité, enfermée dans le tombeau spatial Aniara, qu'une fausse manœuvre a condamné à errer indéfiniment dans l'espace. Ecrit entre 1953 et 1956, en pleine guerre froide, ce poème de science-fiction inaugure la critique du développement technologique nuisible à la nature comme à la vie sociale. Très controversée au moment de sa parution en Suède, cette odyssée de l'espace — adaptée par le compositeur Karl-Birger Blamdahl dès 1959 et jouée sur diverses scènes d'opéra européennes — connut en revanche un succès populaire immédiat.

Prix Nobel de littérature en 1974, le poète suédois Harry Martinson (1904-1978) appartient à la génération des écrivains prolétariens qui ont renouvelé les lettres suédoises par l'expérience d'une vie loin des salons.

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