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Le dernier lapon

Le dernier lapon

Le dernier lapon
de Olivier TRUC
ed. MÉTAILIÉ

Le dernier Lapon

Le dernier Lapon
de Olivier TRUC
ed. SEUIL

Premier roman d’Olivier Truc, Le dernier Lapon nous plonge d’emblée au cœur d’un monde et d’une culture pour le moins particuliers.

Klemet et sa jeune partenaire Nina travaillent en effet en Laponie… à la police des rennes. Chargés de régler les litiges entre éleveurs et de veiller au respect des règles très spécifiques liées à l’élevage des rennes, ils sont sans cesse confrontés à un microcosme tout à la fois nourri d’une histoire séculaire et confronté aux réalités plus immédiates de la rentabilité et de la mondialisation.

Le jour même de la fin de la période de nuit polaire, un très vieux tambour shaman est volé au musée auquel il venait tout juste d’être restitué. Symbole d’une culture et d’une histoire largement bafouée par les sociétés modernes, sa disparition provoque aussitôt de vives tensions et fait resurgir de manière étonnante des événements oubliés depuis des décennies…

 

D’emblée, le pari du polar ethnologique est gagné. Si le risque est toujours grand de se retrouver devant un décor de carton-pâte aux vagues relents exotiques, le roman nous plonge dans la culture lapone dès les premières pages pour n’en plus ressortir. La dureté et la beauté des paysages, la richesse de cette culture millénaire nourrissent le récit et c’est peu dire que l’auteur maîtrise son sujet. Certains personnages (Aslak en particulier)  recèlent une altérité tout à fait fascinante par rapport à nos canons occidentaux.

Olivier Truc a également l’intelligence de centrer son intrigue sur un élément symbolique très fort et très particulier de cette société, éloignant ainsi Le dernier Lapon des sentiers battus. Pour le reste, le récit est mené de main de maître avec son lot de rebondissements soigneusement dosés et une montée en puissance digne des très bons écrivains du genre.

 

Un thriller étonnant, profondément dépaysant et hautement recommandable.