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Ricordi

de Christophe GROSSI

Ricordi

Prix éditeur : 15,00 €

Collection : Littérature

Éditeur : L'ATELIER CONTEMPORAIN

EAN : 9791092444131

Parution : 7 octobre 2014

Pagination : 112 p.

Façonnage : broché

Quatrième de couverture

 

ARNO BERTINA :

Sans doute Christophe Grossi a-t-il des origines italiennes. Peut-être. Admettons. On sait qu’il faut se méfier des patronymes, que Stendhal n’était pas le nom de Stendhal, et que d’autres s’appellent Volodine parce que leur état civil peine à contenir le grand nombre qu’ils sont. Christophe Grossi aurait donc des ricordi plutôt que des souvenirs. Peut-être, admettons. Mais on pourrait aussi bien dire que l’auteur nous balade en évoquant l’Italie et ses aïeux. Est-ce qu’on ne cherche pas à être de tous les pays, quand on écrit ? Ce pas de côté (écrire « mi ricordo » plutôt que ce « je me souviens » déjà si familier aux oreilles françaises) n’est-il pas simplement une métaphore de l’écriture, qui est toujours un pas de côté… ? L’Italie est le pays fantastique des écrivains français, un pays qui sera tout le temps sidérant et décoiffant aux gens du Nord que, sfortunati, nous sommes. Il suffit de lire ces 480 fragments pour deviner tout cela : la matière de cette autobiographie informe, ouverte, outrepasse de loin l’auteur, qui est sans doute né au début des années 70. Notre logiciel est sans âge, la mémoire est un mystère et mystérieuse elle agrandit notre horizon jusqu’à la communauté et aux groupes qui figurent très vite des îles du passé, ou des archipels (au hasard : les Partisans ; au hasard : les adorateurs de Lollobrigida ; au hasard : ceux qui savent pourquoi Gino Bartali a été déclaré « Juste parmi les nations »). Sans elle on crèverait d’être nous-mêmes, grâce à elle – c’est Proust qui le dit – une forme d’éternité devient possible, oui, mais surtout enviable.

 

CHRISTOPHE GROSSI :

Parce que toute histoire est trouée et chaque souvenir un récit, parce que je ne pouvais accepter que la perte des origines italiennes soit synonyme d’abandon ou de disparition, les ricordi – ces souvenirs qui appartenaient à d’autres que moi et sont désormais aussi les miens – ont jailli dans le désordre, entre liste et litanie, à la manière de Joe Brainard ou de Georges Perec.

Ici, Mi ricordo ne veut pas dire « Je me souviens » mais « Je se souvient » : de Turin, d’Alba, des Langhe, d’histoires d’amour, de mensonges, de trahisons, d’amnésies, de volontés d’oubli et de désirs de fuir, d’Antonioni, Bolis, D’Arzo, De Sica, Fenoglio, Loren, Luzi, Magnani, Mangano, Pasolini, Patellani, Pavese, Rossellini...

Tout ce qui est écrit dans Ricordi a réellement eu lieu en Italie dans les années 40-60, à quelques débordements près, et tout est vrai – sauf les souvenirs.

 

Le livre sur le site de Christophe Grossi : http://deboitements.net/spip.php?rubrique31

 

Détails, extraits, commandes :

http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/litterature/article/ricordi

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