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Le Breakfast du champion

de Kurt Jr VONNEGUT

Collection : Fiction & Cie

Éditeur : SEUIL

Pagination : 272 p.

Quatrième de couverture

Kurt Vonnegut Jr., (l'homme qui a écrit : « Je ne suis pas plus sacré qu'une Pontiac, qu'un piège à rat ou qu'une machine à photocopier ») est certainement l'inventeur de ce que l'on peut appeler le « New-Style » désabusé de l'Amérique. Le breakfast du champion est en quelque sorte l'ultimatum lancé par l'intelligence aux balourds dangereux qui s'occupent si bien de nos diverses destinées. Le lamentable héros de Vonnegut, Kilgore Trout, seul être humain suffisamment fûté pour concevoir qu'il n'est probablement qu'un pantin créé par un raconteur d'histoires, symbolise à la fois l'innocence et la malignité qui mettront en péril l'ordre établi (les flics, les bagnoles, le plastique, les anciens combattants, l'art, le racisme, les défoliants, l'indéfrisable, les slogans pour champions en tout genre, etc.). Autour de lui, comme le dit l'auteur lui-même, « ce ne sont que machines aimantes et machines haïssantes ». Rien à dire d'autre sur ce livre qui pourrait bien être la Bible du mécontentement occidental, qui va faire plus de ravages parmi la gent satisfaite que l'hépatite virale ou les discours moralisateurs. A propos de morale (de fascisme, dirions-nous), il serait souhaitable que les lecteurs, avant d'ouvrir ce livre, se souviennent qu'il y a à peine quelques mois, Abattoir 5, le roman la plus célèbre de Vonnegut, a été condamné par les hautes instances « morales » d'une municipalité américaine, avant d'être brûlé et détruit publiquement. Autre chose encore, Le breakfast du champion (le slogan le plus lamentablement américain que l'on puisse imaginer) est peut-être l'envers pessimiste — et définitif — du « Grand Théâtre de la Nature » de l'Oklahoma, que Kafka avait imaginé à la fin de l'Amérique. L'Amérique : 1927. Le breakfast du champion : 1973.

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