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Sœurs en croix

de Alexeï REMIZOV

Sœurs en croix

Prix éditeur : 10,00 €

Collection : Petite Bibliothèque slave

Éditeur : GINKGO

EAN : 9782846795449

Parution : 16 janvier 2024

Pagination : 240 p.

Façonnage : broché

Poids : 150 g.

Quatrième de couverture

La Maison Bourkov, du nom du propriétaire que personne n'a jamais vu, est un immeuble de Saint-Pétersbourg, où, à côté de quelques appartements luxueux ou arrogants, se pressent des logements modestes, des chambres meublées pour petits employés ou pour étudiants, des salles communes pour les mendiants de la ville. Dans ce monde grouillant et besogneux et autour de la figure centrale du comptable Marakouline, qu'une injustice a privé de sa situation et qui, plus que les ressources matérielles, recherche à travers chaque épreuve le sens de la vie et un objet à l'idéal qui ne peut mourir dans son cœur, tournent dans une ronde tragique tous les locataires de la maison Bourkov, et surtout les femmes remarquables que croise Marakouline, qui toutes sont victimes de la cruauté des hommes et qui sont des «Sœurs en croix».

« “Pour devenir un homme, pour percer les secrets, pour éclairer le monde, pour gagner la puissance magique, il faut avoir porté sa croix”, dit Remizov. Telle est la leçon contenue dans Sœurs en croix. [...] Dans Sœurs en croix le fantastique fait place à une profonde pitié, à un sentiment d'humanité bouleversant d'émotion et de tendresse : l'amour que Remizov porte aux enfants et aux humbles, à ceux que la vie écrase et meurtrit, à ces purs de cœur, à ces pauvres en esprit dans lesquels il reconnaît ses frères, constitue le contrepoids de la fantaisie visionnaire. »  
(Marcel Brion)

Maintenant, prenez le néo-réaliste Remizov. On trouve, dans Sœurs en croix, la maison des Bourkov. De la fenêtre, le fonctionnaire Marakouline regarde en bas, et là dehors, le chat Mourka est en train de se tordre de douleur et de crever : quelqu’un a gavé le chat Mourka de boulettes de pain avec du verre pilé. Le chat Mourka pousse des cris perçants et se tord de douleur — et voilà que tout l’univers est désagréable à Marakouline ; et il pourrait bien ne rien y avoir, ni cette maison, ni le réverbère électrique, pourvu seulement que le chat Mourka ne pousse pas des cris perçants. Il est question de Marakouline et de Mourka. Mais c’est écrit de telle façon que la pensée du lecteur s’étend immédiatement à toute la Russie, gavée de verre pilé et se tordant dans les affres de la douleur.
(Evgueni Zamiatine)

Je vous remercie d’avoir bien voulu m’envoyer votre “Inferno” de la maison Bourkov. — Oui, c’est ainsi que doivent chanter les âmes du cercle des damnés, sur qui pèsent les pieds des privilégiés. Je ne sais pas si un tel désespoir de toute une classe sacrifiée est de tous les temps. Mais ce qui n’est que de notre temps, c’est la conscience qu’en a prise l’humanité, par les yeux et par la voix des grands visionnaires qui, comme vous, sont descendus dans l’Enfer. Et cette conscience mène aux Révolutions. En ce sens, Alexeï Remizov, et quoi que vous pensiez de celle des douze dernières années, vous êtes un des hommes qui avez annoncé et préparé le tremblement de terre qui a jeté à bas la maison Bourkov de la vieille Russie.
(Lettre de Romain Rolland à A. Remizov)

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