La rivière au bord de l'eau : journal d'une enfant d'ailleurs

Quatrième de couverture

Le Journal d’Opal Whiteley paraît aux Etats-Unis, tout d’abord en feuilleton dans The Atlantic Monthly, puis en volume publié par The Atlantic Monthly Press à Boston en septembre 1920 sous le titre The Story of Opal : The Journal of an Understanding Heart.

Ce journal, écrit par une enfant de six à sept ans est aussitôt célébré comme un chef d’œuvre d’imagination et de poésie. L’univers d’Opal est « un monde merveilleux où vivre », qui la préserve de la cruauté du monde extérieur. Dans cet espace créé par la magie des mots, elle reconstitue un paradis où l’on voit des ennemis historiques, Vaillant Horatius et Lars Porsenna de Clusium par exemple, se lier d’amitié, mais ils sont ici chien et corbeau.

Opal, Entre Cosette et Alice, trouve le réconfort dans la rédaction de son Journal, qu’elle soit punie et réléguée sous son lit, ou dans les « bras » d’un sapin, ou « en balade d’exploration » avec ses amis-animaux, ou encore en conversation avec le vent et les ombres. Elle écrit sans cesse, les corvées terminées, en cachette, sur tous les papiers qu’elle peut trouver. Son écriture chahutée et poétique échappe à la « normalité » d’une enfant de six ans.

Un mysticisme certain imprègne ce texte (prières et chants en latin, références bibliques…) qui célèbre la Création, le monde de l’enfance et la nature:«  C’est tellement plein de joie de danser sur un tronc pendant que le vent joue de la harpe dans la forêt. Et alors je danse sur la pointe des pieds. Je fais des signes d’amitié au peuple des plantes et des buissons, qui dansent tout autour. Aujourd’hui, un pin magnifique m’a fait signe de ses bras… »

Après avoir suscité l’enthousiasme, le livre sombra dans l’oubli : des controverses sur l’authenticité du Journal et l’identité d’Opal (des mots en français parcourent le texte et Opal affirmait être la fille du prince français Henri d’Orléans), prirent le pas sur le texte lui-même. Dans son Journal, Opal, l’incomprise, nous parle de l’absolue nécessité d’écrire.

La préface de Philippe Lejeune, spécialiste de l’autobiographie, et la postface font le point sur les aventures littéraires du fabuleux journal d’Opal Whiteley.