Hot Plastic

Quatrième de couverture

« Un beau matin, l’année de ses douze ans, il avait vu arriver un gros nuage de poussière qui avait remonté le chemin de terre en trombe, et dont son père avait émergé. Kevin avait perdu sa mère en juin et, en cette fin d’été, il n’envisageait pas d’autre avenir qu’une vie de deuil et de morosité très ordinaire. Et soudain, gavés de frites et de milk-shakes, Kevin et Jerry se mirent à passer des journées entières dans les cages des terrains de base-ball, sur les greens mités des terrains de golf publics, ou à zigzaguer en kart entre des tas de vieux pneus, jusqu’à ce que Kevin s’avise qu’on pouvait fort bien vivre agréablement et sans s’en faire, avec juste le soleil au-dessus de sa tête et en poche quelques pièces de monnaie. »

Le jeune Kevin a perdu sa mère à douze ans et il vit désormais avec son père Jerry, escroc professionnel. L’éducation paternelle peu orthodoxe ayant porté ses fruits, Kevin est devenu lui aussi une sorte d’expert dans l’art d’abuser autrui. C’est ainsi que le duo va de ville en ville, de motel douteux en chambre miteuse, toujours en quête du gros coup.

Colette veut à tout prix grimper les échelons qui lui permettront d’accéder à ses rêves de grandeur sophistiquée, et bien qu’elle ait à peine quitté l’adolescence, c’est déjà une arnaqueuse aussi douée que redoutable. Elle devient bientôt la complice et amante de Jerry. Mais quand ce dernier est arrêté, c’est Kevin qui prend le relais. Jusqu’au moment où son père sera libéré sur parole et où le trio va chercher à monter le coup du siècle, ce fameux coup définitif qui est le Graal de tous les arnaqueurs. Et qui marque souvent leur chute finale.

Derrière une façade classique - un trio de paumés en quête de l’ultime arnaque -, ce livre profondément original mène le lecteur de surprise en surprise. Peter Craig s’aventure sur des territoires thompsoniens, avec une écriture tout à fait contemporaine, rapide, inventive, en particulier dans les dialogues. Il évite cependant tout effet " branché " grâce à son talent pour faire vivre ses personnages et à sa maîtrise stylistique.

Œuvre très personnelle qui explore les relations amoureuses et les liens familiaux dans l’Amérique contemporaine - les rapports père/fils sont remarquablement traités -, Hot Plastic peut aussi se lire comme un hommage aux histoires d’escroquerie qui ont fait les beaux jours du roman et du film noirs.