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L'Homme dit fou et la mauvaise foi des hommes

de Florent COUAO-ZOTTI

L'Homme dit fou et la mauvaise foi des hommes

Prix éditeur : 6,10 €

Collection : Motifs

Éditeur : LE SERPENT A PLUMES

EAN : 9782842613075

Parution : 16 février 2003

Pagination : 213 p.

Poids : 181 g.

Coup de coeur de Charybde 2

Jeune écrivain béninois, Florent Couao-Zotti publie ce recueil de nouvelles en 2000. Le Serpent à Plumes écrivant souvent de pertinentes quatrièmes de couverture, la voici : "Florent Couao-Zotti est un visionnaire, et ses yeux innombrables fouillent avec méticulosité la ville africaine et sa folie dantesque. L'amour y est infini et commande aux hommes les plus grandes déraisons, à l'image de leurs immenses peines. Dans ses nouvelles, voler, tuer, souffrir est le quotidien de cette humanité, un quotidien dont parlent entre eux les égouts et les fleuves, les rues et les décharges, ainsi que les poètes. Mais au pays du vaudou et de la magie, des hommes se lèvent, invincibles, et le rire demeure, en dépit de tout, la première des forces."

"Malgré les pétarades des moteurs de la rue proche, malgré la vague de murmures assourdissants du marché, les voix s'étaient ordonnées, crues, coupantes, brûlantes, puis avaient tout crevé, avant de retomber à saute-mouton, sur la foule. La foule des marchands et des clients qui, aussitôt, reprirent le même refrain ; mais, cette fois-ci, avec une dose multiple d'inquiétude, de surexcitation. L'alerte maximum : "Olé ! Olé ! Au voleur ! Au voleur !" Des doigts, de partout, convergèrent vers un point, vers une petite boule faite de membres menus, des jambes grêles comme coupées dans du bambou, un enfant, un enfant ! "Olé ! Olé ! Arrêtez-le !" Il tapait au sol comme une balle de tennis, il courait, sautait par-dessus les obstacles, bousculait les marchandes et les clients, piétinait tout ce que ses petites tiges de jambes ne pouvaient éviter. Il courait. Il vitessait. Ah, la flèche intrépide !" (in "Petits enfers de coins de rues").

Plongée dans une terrible dureté en effet, celle d'un Cotonou souvent invisible au voyageur occasionnel, mais avec une hilarité permanente, qui crée un recueil éblouissant, rappelant parfois les minutieuses envolées d'un Jean-Marc Agrati (surtout dans ses nouvelles "africaines"), la verve cynique d'un Alain Mabanckou, ou encore le sens complexe de l'invective imagée d'un Ahmadou Kourouma. Un auteur à découvrir d'urgence pour les amateurs d'Afrique authentique, et pour les autres !

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