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Des tranchées à la guerre de l'ombre

de Philippe SAUZEY

Des tranchées à la guerre de l'ombre

Prix éditeur : 23,00 €

Collection : Mémoire d’homme

Éditeur : GINKGO

EAN : 9782846794077

Parution : 15 novembre 2018

Pagination : 400 p.

Façonnage : broché

Poids : 450 g.

Quatrième de couverture

Biographie établie d’après les archives, les photographies et les écrits du général Sauzey par Philippe Sauzey.

Que cherche-t-on dans la biographie d’un « agent secret » ? Sans doute, à découvrir quelques clefs ouvrant les tiroirs de l’Histoire cachée, dévoilant certains des mécanismes qui y seraient dissimulés. Le lecteur est comblé lorsqu’une action occulte lui est révélée. Face cachée de la marche du monde, le mystère enfin percé peut expliquer bien des choses.   La vie de Jacques-Abel Sauzey, durant laquelle les missions menées tout au long de sa carrière de militaire pour le compte du très discret « Deuxième Bureau » de l’Armée tiennent une place essentielle, est l’exemple parfait des récits d’aventures d’espions et autres « honorables correspondants ». Elle est cependant plus simple, plus belle et surtout authentique.

Né à l’extrême fin du XIXe siècle, au sein d’une famille traditionaliste de traditions militaire et catholique, Jacques-Abel Sauzey s’orientera tout naturellement vers le métier des armes. Engagé à 18 ans, dès le début de la Grande guerre, il fera toute sa carrière au sein de l’Armée, gravissant tous les échelons, depuis le statut de simple soldat jusqu’au grade de Général. Sa biographie n’a cependant pas grand-chose à voir avec la vie militaire traditionnelle mais relève du roman d’aventures. Dès la fin la première guerre mondiale, il est envoyé à l’étranger, dans des villes souvent pleines de séduction – Constantinople, Alexandrie, Varsovie, Helsinki, Tokyo, Shanghai – ou parfois dans des contrées moins hospitalières : l’Afrique équatoriale, le cercle polaire. Aux quatre coins du monde, il est journaliste, commis-voyageur, géographe ou simple touriste.

Et pourtant, ses déplacements correspondent souvent, comme par un extraordinaire hasard, à des épisodes troublés : il est là où le destin semble hésiter. C’est le cas en 1922-1924, à Constantinople puis à Alexandrie, alors que l’Empire ottoman s’effondre, faisant place aux fondements explosifs du Proche-Orient moderne ; c’est encore le cas lorsqu’il rejoint Varsovie, en 1926, quelques jours avant le coup d’Etat du maréchal Pilsudski. La mission emblématique entre toutes, à cet égard, est l’observation de la guerre de Mandchourie, en 1931-1932, vécue tant auprès des Japonais que des Chinois. En bien des occasions, ces « voyages » deviennent de véritables explorations, raids à la fois agités, discrets et dangereux.

Bien entendu, l’intervention de notre « honorable correspondant » n’est pas décisive dans le cours des évènements auxquels il est mêlé, mais son rôle est d’autant plus important. Sur des terrains parfois très éloignés des lieux traditionnels de l’influence française, il voit, note et informe sa hiérarchie. Ses descriptions, plus tard ses conférences et ses articles rendent une image si vivante et juste des lieux, des personnages et des situations, qu’ils peuvent être aujourd’hui considérés comme des témoignages incontournables.

La place accordée dans tous ses récits aux leurres militaires, aux rumeurs et à la désinformation, à la propagande et la contre-propagande lancés par les partis rivaux est  d’une grande importance et feront de lui, durant les heures tendues de la Guerre froide, l’un des spécialistes français de l’action psychologique. Douée d’une solide personnalité supportant difficilement la hiérarchie, et pourtant militaire dans l’âme, Jacques-Abel Sauzey fut un personnage atypique passionné d’inventions et de machines liées à la protection du secret.

l’accumulation des barouds aura raison de sa santé. Le Général de brigade Jacques-Abel Sauzey, commandeur de la Légion d’honneur, est mort à l’âge de 69 ans.

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